Carnet de route

2022 gorges du Verdon 12-18 juin
Le 19/06/2022 par Nadine Archinard Philippe Bonino
À la découverte des Gorges du Verdon, le plus grand canyon d’Europe.
Du 12 au 18 juin 2022
par Nadine Archinard et Philippe Bonino
Participant(e)s : Bernadette B, Philippe B, Anne Marie G, Yves P, Claudine B, Gilles et
Cathy D, Danielle D, Mauricette B, Claudine M, Simone F, Claude M et Nadine A.
L’histoire géologique des gorges du Verdon
commence il y a 210 Millions d’Années, sous un
climat tropical, avec la mer qui s’installe dans la
région. Au Jurassique il y a 150 MA, des coraux se
développent là où les fonds marins restent peu
profonds. Ces dépôts de coraux forment de grands
plateaux calcaires dans lesquels se creuseront plus
tard les gorges.
Puis la mer se retire il y a 65 MA, des mouvements
tectoniques provoquent la déformation du paysage et
notamment la formation de plis (le village de La palud
où nous sommes passés plusieurs fois, est construit
au creux de l’un d’eux).
Puis il y a 6 MA, les rivières qui parcourent ce massif vont progressivement les éroder.
L’une de ces rivières, le Verdon, va sculpter à très grande vitesse la roche calcaire pour
laisser place à ces fameuses gorges... pour notre plus grand plaisir.
D imanche 12 juin : Moustiers-Ste-Marie 10 km D + 500 m
Après un départ matinal d’Annonay avec les montgolfières dans le ciel ; découverte de la
petite ville de Moustiers-Ste-Marie dans les Alpes-de-Haute-Provence, blottie contre un
escarpement rocheux.
Très forte chaleur sur ce plateau calcaire que nous
arpentons où des pins nous apportent ici où là un peu
de fraîcheur. Nous avons essayé de décrocher son
étoile dorée suspendue au-dessus de sa chapelle !
(ex-voto dédié à la vierge Marie). L’une d’entre nous
en a vu plusieurs et a cru s’envoler au ciel mais les
gentils petits génies étaient là pour la réveiller et la
faire revenir sur terre. Pique-nique réconfortant sur le
plateau avec vue sur le lac de Sainte-Croix.
Accueil à la Maline, chalet du CAF, avec vue plongeante sur les gorges du Verdon. Son
hôte favorite, Madame l’araignée, nous a beaucoup passionnés.
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Lundi 13 juin : Sentier de Bastidon 19,5 km D + 960m
Après une bonne nuit réparatrice, rando en balcon aux flancs des gorges pour arriver au
belvédère de Mayreste et retour à la Palud où nous nous rafraîchissons dans les fontaines
ou avec, pour les gourmands, une bonne glace artisanale aux parfums lavande/miel...
M se fait mal aux genoux et nous perdons B dans la descente; G, notre serre fil préféré,
s’en inquiète 2h après ! Nos neurones fondent au soleil sauf ceux du chef au top.
Quelques vautours nous survolent en piquée et grande découverte poétique « les mots
sont les passants mystérieux de l’âme » de Victor Hugo, bien sûr !
Le soir, sous une belle lune, clin d’œil à M sur
l’expression « se pinter la gueule » ! et sur
l’acronyme JJMS (Jeune Jolie Mais Seule...)
que derechef N décline au masculin...Quant à
l’expression de primate dégénéré lancée par X,
que les vapeurs d’alcool ont bien sûr favorisé,
elle restera gravée dans nos souvenirs...
Mardi 14 juin : Le fameux, le mystérieux, le
fantastique sentier de l’Imbut 15 km D + 1010 m
Après un départ du gîte de la Maline, nous
descendons vers le Verdon 400 m plus bas par
un sentier tantôt ombragé tantôt rocailleux avec
une halte photo sur le vieux et majestueux chêne
blanc. En bas, la passerelle de l’Estellier nous permet de franchir le Verdon et marque la
frontière entre le Var et Les Alpes-de-Haute-Provence. Sur 5 km, nous longeons la rivière
avec des passages vertigineux à flanc de falaises, en corniche et aplombs sécurisés par
des rampes jusqu’au chaos de l’Imbut, passage resserré
des gorges.
Dans les baumes se cachent une espèce protégée de
chiroptères (chauve-souris), nous faisons vœu de silence
dans cette nature sauvage parée de belles couleurs !
La remontée impressionnante par le sentier Vidal (voie de
secours pour les ouvriers lors des travaux d’aménagement
du Verdon au début du 20ième siècle) nous permet de
rejoindre le départ des Cavaliers. Le dénivelé est important
avec des passages aériens; attention au vertige !
Puis redescente dans le Verdon et remontée « mucho
caliente » au gîte.
Après une bonne pinte ou boisson fraîche, une douche
rapide (car eau de source à économiser) et un excellent
repas, c’est super on peut jouer au tarot !
Mercredi 15 juin : Journée champêtre : Tour du Breis 18,5 km D + 980 m
Le franchissement du Verdon par le beau pont de Tusset (la 1ière construction daterait de
XI iéme siècle), nous permet une promenade rafraîchissante dans les sous-bois. Puis
pique- nique à Trigance, village célèbre par sa ligne des puits (une citerne ne fut construite
qu’à la fin du 19ième siècle), son château dominant la vallée préhistorique du Jabron. Ciel,
mes bâtons!
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Passage par le pont de Carajuan pour rejoindre le village de
Rougon, ses oratoires ; c’est un excellent point d’observation
des vautours fauves. Voici sa devise « Rougoun amo fiero
verdoun indountablo au pais gavot ».
Le papotage étant monnaie courante chez certain(e), c’est
ainsi que la plupart d’entre nous apprenne l’origine de
pipelette par notre chef : Pipelet comme patronyme du
concierge des Mystères de Paris, roman d’Eugène Sue et
pas d’Edgard Poe mon cher Claude... !
D’autres ont eu droit à cet aphorisme d’Einstein « la bêtise
humaine est la seule chose qui nous donne une idée de
l’infini ». Tout un programme !
Jeudi 16 juin : Sentier Blanc Martel 14,3 km D +850 m -920 m
Nous redescendons du chalet de la Maline vers le Verdon puis remontons la rivière
jusqu’à la Mescla (le mélange en occitan). Le décor est sublime, nous avons du mal à en
partir; certains aimeraient sauter dans cette belle eau verte où convergent le Verdon et
l’Artuby : une nouvelle palette de peintre ! La brèche Imbert nous attend ensuite avec ses
282 marches métalliques de descente appelées échelles (reconstruites durant l’hiver
2012-2013 par 3 ouvriers cordistes); pique-nique avec melons/saucisson/vin et bain
rafraîchissant dans le Verdon. Trois baleineaux s’esbaudissent dans ses eaux vertes...
Une petite grimpette, c’est-à-dire de la « roupie de sansonnet »,
et nous entrons au frais dans un 1ier tunnel (110m) puis un second
plus long (670m) avec nos lampes ; une petite fenêtre permet de
voir de belles vues sur les gorges en contrebas ; nous
apercevons des randonneurs aquatiques sur le dos.
Des chants d’oiseaux accompagnent nos pas : rouges-gorges,
pinsons et autres piafs au chant sophistiqué, au sein d’un
environnement végétal très varié composé de hêtres, de houx,
d’érables, de pins, de chênes, avec au sol des pois de senteurs
que de jolis papillons jaune-orangé viennent butiner.
Montée en pleine chaleur vers le Point sublime, qui offre un point
de vue sur l’entrée des gorges du Verdon.
Les voitures amenées la veille nous ramènent au gîte.
Vendredi 17 juin : Tour des Mourres 14 km D + 940 m
Parcours en dehors des gorges, très, très chaud car pas ou peu d’arbres : de plus, au
détour d’un chemin, au bord d’un torrent, deux naïades (des sirènes avec de beaux lolos
dixit le 1ier chanceux) ont troublé nos deux premiers guides : un vrai tableau de Gauguin !
Le 3ème, pourtant âgé de plus de 18 ans, a été frustré : de larges serviettes en guise de
carré blanc sont sorties !
La suite de la montée s’est poursuivie vers Chauvet puis une plaine, où un ruisseau
rafraichissant se cachait. La grimpette vers le Mourre du Chanier s’est poursuivie parmi
les rochers, les genêts, asters, orchidées, œillets et une vue à 360 ° où au loin, les eaux
bleues du lac de Ste-Croix nous donnent des envies de baignade.
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Après un pique-nique au grand vent, nous faisons les
crêtes vers le Petit et le Grand Mourre et jouissons de
toutes ces montagnes qui nous entourent. C’est un beau
contraste avec la journée d’hier où nous progressions
dans les gorges.
Par une brèche, nous descendons dans des rochers puis
un pierrier non balisé mais sans danger.
D’en bas, la vision de cette descente est impressionnante !
Nous croisons des touristes fatiguées, à l’ombre sous un
buis, surprises par la chaleur et la pente.
Samedi 18 juin : Tour du Defens, au bord du lac de Ste
Croix 14 km D + 350m
Avant de rentrer sur Annonay, nous faisons une randonnée au bord du lac en longeant ses
bords ; le village de Bauduen est une agréable surprise ; belles façades de maisons en
pierre colorées par de jolies roses, bignones, la grande fontaine (attestée depuis 1603). La
fumée d’un incendie, déclaré plus haut dans les gorges, voile le soleil et crée une
atmosphère mystérieuse dans les passages rocheux et la forêt.
En guise d’apéritif rafraîchissant, un bain agréable et bien
mérité après une semaine plombée de soleil, nous tend la
main avant le pique-nique puis le retour aux voitures.
Le séjour se termine pour Claude, notre guide dit « le
Narvallo ». Il va pouvoir enfin dormir paisiblement, sans
soucis pour ses « primates dont certains seraient
dégénérés », pas toujours à l’écoute mais très heureux de
ce périple qui nous laissera plein de beaux souvenirs...
vivifiants à l’instar des eaux vertes des gorges du Verdon.
Nous laissons désormais le Verdon finir sa course, seul,
dans les eaux bleues de la méditerranée...
Nadine et Philippe.